Lancement de Free Mobile : un petit bijou de (télé) communication.

Phase 1, Mobiliser : Créer le mystère, activer ses réseaux, faire monter le buzz.

Depuis ses débuts, Free s’est toujours appuyé sur une communauté de fans très impliqués qui commentent, suggèrent et améliorent ses moindres faits et gestes.

C’est donc naturellement vers ces réseaux déjà très mobilisés que Free s’est tourné pour générer un énorme buzz à moindre frais. Relayés par les Twitter de quelques dirigeants, dont celui du PDG Xavier Niel, par un site dédié, et par le blog d’une « mamie du Cantal », des phrases mystérieuses et des énigmes cryptées ont été délivrées au compte goutte depuis début décembre.

Schéma d’une fusée composée des symboles du format ASCII postée sur le site dédié.

Le nombre 1337 serait une référence à l’alphabet 1337, un argot créé dans les années 1980 pour des fans de nouvelles technologies. La série de chiffres et de lettres serait quant à elle la transcription en code Hash MD5 de « Je ne sais pas. »


Phrases « mystérieuses » inscrites dans le code source du site dédié. Il s’agirait d’une référence à Martin Bouygues qui aurait déclaré au sujet des opérateurs de réseau mobile virtuel : « Le château m’a coûté une fortune, ce n’est pas pour que des romanichels viennent s’installer sur ma pelouse ».

Phase 2, Attaquer : se dévoiler et jouer musclé

En France, on est assez vite impressionné. Passez du classique Powerpoint au Keynote et aux petites phrases bien placées au cours d’une présentation, et vous êtes le nouveau Steve Jobs.

Xavier Niel a su en jouer avec brio, maniant humour, émotion, suspense et attaques envers ses concurrents durant toute la présentation de Free Mobile.

Rarement concurrents ont été plus raillés que SFR, Bouygues et Orange, qui selon Xavier Niel auraient « arnaqué » et « rackettés » leurs clients. Free se positionne donc en sauveur providentiel de ces consommateurs « enchaînés » qui n’attendent que leur « libération ».

Phase 3, Observer : Jouer sur les médias des concurrents, laisser les langues se délier.

Le buzz magnifiquement orchestré par Free a porté ses fruits, les consommateurs ne parlent plus que de ses nouveaux forfaits. A tel point que le jour de la fameuse présentation, SFR et Orange ont préféré fermer leur mur Facebook plutôt que de devoir affronter la colère de leurs abonnés.

A l’inverse, Bouygues a relevé le défi, avec pour tête de proue « Tanguy », modérateur de la page, qui a su répondre avec toujours le même aplomb et un formidable second degré à toutes les critiques, évitant ainsi à Bouygues le sort peu enviable des deux autres opérateurs, taxés de censeurs.

Résultats des courses :

  • Free continue a alimenter les fantasmes en ne dévoilant pas son volume d’abonnés ; nul ne sait à quel rythme sera atteinte la barre fatidique des 3 millions d’abonnés, montant qu’a déterminé Free pour peut-être encore une fois redistribuer les cartes,
  • certains concurrents (la marque discount de Bouygues SOSH) ont dû revoir leurs offres.

Amusons-nous maintenant à observer si de nouveaux trublions viennent attaquer des marchés présentant des caractéristiques communes avec la téléphonie mobile :

  • Situation de quasimonopole : eau

Un nouveau Free peut-il prendre part à ce marché ?

  • Marges fortes des distributeurs : optique

Les premiers e-marchands ont débarqué et proposent lentilles et lunettes à des prix très aggresifs.

  • Marché bloqué : médicament sans ordonnance :

En Italie, la libéralisation des médicaments sans ordonnance a fait baisser les prix de 20%.

  • Opacité de l’offre : complémentaires santé

Malgré un nombre d’acteurs très important, il est difficile de comparer les offres.

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